Qu'est-ce qu'une backdoor ?
Une backdoor (porte dérobée) est un mécanisme permettant d'accéder à un système informatique en contournant les mécanismes d'authentification normaux. Ces accès cachés peuvent être installés par des attaquants ou, plus rarement, volontairement laissés par les développeurs.
Les backdoors offrent aux cybercriminels un accès persistant et discret aux systèmes compromis, même après la découverte de l'intrusion initiale.
Types de backdoors
Les backdoors matérielles sont intégrées directement dans les composants physiques comme les processeurs ou routeurs. Particulièrement difficiles à détecter, elles peuvent être présentes dès la fabrication.
Les backdoors logicielles sont les plus courantes, installées via des malwares, exploits ou modifications de code. Elles se cachent dans le système d'exploitation, les applications ou les services réseau.
Les backdoors réseau ouvrent des ports cachés ou utilisent des protocoles détournés pour établir des communications non autorisées avec l'extérieur.
Techniques d'installation
L'installation peut résulter d'une exploitation de vulnérabilité où l'attaquant exploite une faille pour injecter le code malveillant. Le social engineering trompe l'utilisateur pour qu'il installe lui-même la backdoor via un malware déguisé.
Les supply chain attacks compromettent le logiciel en amont, avant même sa distribution aux utilisateurs finaux. Les menaces internes proviennent d'employés malveillants ayant un accès légitime aux systèmes.
Comment ça fonctionne ?
Une fois installée, la backdoor établit généralement une connexion sortante vers un serveur de commande et contrôle (C&C) contrôlé par l'attaquant. Cette approche contourne souvent les pare-feu qui bloquent les connexions entrantes.
La backdoor assure sa persistance en se relançant automatiquement au démarrage du système ou en se dupliquant. Elle peut utiliser des techniques de rootkit pour se cacher des antivirus et des administrateurs.
La communication chiffrée avec le serveur C&C rend la détection plus difficile. L'attaquant peut ensuite exécuter des commandes, exfiltrer des données ou installer d'autres malwares.
Cas d'usage malveillants
Les backdoors sont couramment utilisées dans les attaques APT (Advanced Persistent Threats) pour maintenir un accès à long terme aux réseaux ciblés. Les groupes d'espionnage industriel les exploitent pour la surveillance continue.
Dans le contexte du ransomware, une backdoor permet aux attaquants de revenir même après le paiement de la rançon. L'exfiltration de données sensibles peut se faire progressivement sans éveiller les soupçons.
Détection et prévention
La surveillance réseau détecte les communications anormales vers des destinations suspectes. Les solutions EDR/XDR analysent les comportements suspects sur les endpoints comme les modifications de registre ou les processus inhabituels.
L'analyse forensique examine en profondeur les systèmes suspectés d'être compromis. Les audits de code réguliers permettent d'identifier les backdoors potentiellement introduites lors du développement.
Les bonnes pratiques incluent le principe du moindre privilège, la segmentation réseau pour limiter les mouvements latéraux, et des politiques strictes de contrôle des changements. Le monitoring continu des accès privilégiés est essentiel.
Les backdoors représentent une menace sérieuse car elles offrent aux attaquants un accès durable et furtif, nécessitant une vigilance constante et des outils de détection avancés.